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Forêts et foresterie : mutations et décloisonnements

Thème
Biodiversité
Date
6 Juillet 2011 – 8 Juillet 2011
Lieu
Schoelcher – Martinique

Session spéciale dans le cadre du colloque international annuel de l’Association de Science Régionale De Langue Française (ASRDLF)Coordonnée par Christine Farcy (UCLouvain) Jean-Luc Peyron (ECOFOR) Yves Poss (AgroParisTech)

Pendant plusieurs décennies, les théories dominantes en foresterie se sont appuyées sur la thèse de l’effet de sillage. Selon cette théorie, les fonctions environnementales et sociales de la forêt découlent implicitement de la fonction de production de bois ce qui signifie qu’une cloison étanche peut être érigée autour des espaces spatiaux et sociaux déterminés par la production ligneuse sans que les autres fonctions de la forêt en soient affectées. Cette vision qui a structuré dans de nombreux pays, tant l’organisation de l’administration et de la gestion des forêts que l’enseignement des sciences forestières, a induit le développement de systèmes forestiers considérés comme indépendants des autres secteurs et circonscrits à l’intérieur des lisières forestières. Dans les pays héritiers du code Napoléon, des barrières foncières sont venues s’ajouter, dont l’efficacité s’est vue renforcée par la suppression progressive des droits d’usage.
Cette vision cloisonnée dominante a montré son efficacité lorsqu’il s’agit, pour un propriétaire, d’optimiser voire de maximiser la seule production ligneuse. Ce modèle n’a par contre pas fonctionné dans de nombreux pays ou régions où les forêts faisaient de fait encore partie du système agraire. Et il montre aujourd’hui ses limites dans les sociétés post-industrielles en raison de l’importance stratégique accrue que celles-ci accordent aux services environnementaux et sociaux dont la portée dépasse le seul cadre forestier. A l’aube du XXIème siècle, la prééminence de la thèse de l’effet de sillage en foresterie est ainsi de plus en plus largement contestée.
Partout dans le monde, divers processus de décloisonnement plus ou moins consentis par les forestiers ont vu le jour ou sont en cours. Ils concernent les disciplines, les institutions, les territoires, la gouvernance voire le foncier. L’inertie de ces processus ou leur vivacité est fonction de l’importance politique, économique, sociale ou culturelle des priorités qui étaient engagées mais aussi de la résilience des forêts et sociétés concernées.
L’atelier s’intéressera aux processus de cloisonnement et décloisonnement dont les forêts sont ou ont été l’objet. Il portera sur des contextes socio-économiques et culturels variés. Les contributions porteront sur des retours d’expérience ou des études de cas, décriront les problèmes posés ou exposeront les solutions éventuellement envisagées. Les contributions pourront s’inscrire dans une approche globale, ou présenter des situations sectorielles d’ouverture ou de fermeture. L’atelier se veut multidisciplinaire mais donnera priorité aux analyses partant des sciences sociales.
La commission scientifique laisse intentionnellement cet appel à communication très ouvert.

Retrouvez ci-dessus le compte-rendu de l’atelier.

Pour accéder aux présentations cliquez ici

Contacts:

Christine Farcy : christine.farcy@uclouvain.be
Jean-Luc Peyron : jean-luc.peyron@gip-ecofor.org
Yves Poss : Yves.Poss@engref.agroparistech.fr