Les études françaises sur les impacts de la récolte de Bois Energie

Une des réponses pour faire face au changement climatique est d’utiliser de façon accrue des énergies renouvelables et notamment de biomasse forestière. Hors, un prélèvement accru de biomasse forestière a des impacts sur la biodiversité, la fertilité des sols etc. Depuis une dizaine d’année, plusieurs projets forestiers se sont penchés sur la question, et plusieurs projets sur ces mêmes thématiques se poursuivent de nos jours. Sur cette page, sont présentées des études antérieures et parallèles à Gerboise.

Gerboise : GEstion raisonnée de la Récolte de BOIS Energie (2015-2018)

BIO2 : Biomasse et Biodiversité forestières (2008-2009)

(expertise collective)

  • Durée : 2008-2009
  • Financeur : MEEDDM (Ministère de l’écologie du développement durable et de la mer)
  • Porteur : Guy Landamann (GIP Ecofor)
  • Partenaires : Irstea

Le projet BIO2 s’est penché sur la question « Peut-on produire plus de bois, tout en préservant la biodiversité des forêts ? ».

Face au changement climatique, et à la crise énergétique, la France prévoit l’utilisation accrue de ressources renouvelables. Or, la France s’est engagée au sein de la Convention sur la biodiversité adoptée en 1992 à « stopper la perte de biodiversité d’ici 2010 ».

La possibilité de concilier les objectifs de production et d’utilisation accrue de biomasse et de conservation de la biodiversité a été débattu dans le Grenelle de l’environnement en 2008.

A la demande du Ministère en charge de l’environnement, le GIP Ecofor a coordonné une étude dont l’objectif a été de synthétiser les implications potentielles de l’augmentation de l’utilisation de la biomasse forestière sur la biodiversité et les ressources naturelles (sols et eaux) en France métropolitaine (Landmann et al., 2009). Le projet BIO2 a duré deux ans (2008-2009) et s’est conclu par la publication, en juillet 2009, d’un rapport en 16 chapitres et 211 pages, rassemblant les contributions de vingt-deux auteurs issus en grande partie du monde de la recherche.

Vous pouvez télécharger le rapport du projet BIO2, ainsi qu’un article de synthèse présentant les principaux résultats du projet BIO2.

BIOMADI : Biomasse et Biodiversité Forestière (2009-2013)

(études, documentation)

  • Durée : 2009-2013
  • Financeur : MEEDDM (Ministère de l’écologie du développement durable et de la mer) ; MAAF (Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt)
  • Porteur : Cécile Nivet (GIP Ecofor)
  • Partenaires : Irstea

Le projet BIOMADI, animé par le GIP Ecofor, s’inscrit dans la suite du projet BIO2, il traite, au niveau forestier, des liens entre biomasse, biodiversité et ressources naturelles tout en s’ouvrant aux parties prenantes. Il s’inscrit dans un véritable processus de valorisation des connaissances et d’amélioration continue.

Le projet BIOMADI, animé par le GIP Ecofor, a traité, au niveau forestier, des liens entre biomasse, biodiversité et ressources naturelles. Il est inscrit dans la suite du projet BIO2.En deux tranches successives (2009-2011, 2011-2013)

Le site web BIOMADI se veut un espace d’approfondissement des connaissances et d’échange sur la production de bois et la préservation des écosystèmes forestiers. On y trouve :

– une  note de contexte par Cécile Nivet.

– un fonds documentaire de plusieurs centaines de références liées aux enjeux de BIOMADI (économie, politique, gestion forestière, préservation de la biodiversité,

 positionnement des acteurs).

– la restitution de 2 ateliers techniques consacrés à l’évaluation de la ressource et tout en s’ouvrant aux parties prenantes.

– D’une veille scientifique et technique sur tout événement ou toute publication susceptible d’éclairer le lecteur sur l’état actuel des connaissances et le positionnement des acteurs de l’environnement et du monde forestier quant aux conséquences d’une production accrue de bois sur la biodiversité et les ressources naturelles.

RESOBIO : Gestion des rémanents forestiers, préservation des sols et de la biodiversité

(expertise collective)

  • Durée : 2012 – 2013
  • Financeur : ADEME ; MAAF (Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt)
  • Porteur : Guy Landmann (GIP Ecofor)
  • Partenaires : INRA, IRSTEA, ONF, FCBA

Le projet RESOBIO (mai 2012 – octobre 2013, rendus en 2014 et 2015)), coordonnée par le GIP Ecofor, soutenu par l’ADEME et le Ministère en charge des forêts, avait pour objectifs d’actualiser les connaissances disponibles sur les conséquences potentielles du prélèvement des rémanents forestiers sur les sols et la biodiversité, et d’identifier les pistes de recommandations en vue de réviser le guide édité par l’ADEME en 2006 sur la « récolte raisonnée des rémanents en forêt », qui n’avait pas pris en compte la biodiversité.

Le projet RESOBIO s’est conclu par la rédaction d’un rapport de 243 pages rassemblant autour d’une vingtaine de questions les contributions de 14 auteurs, issus de divers horizons (recherche, développement et industrie).

 Vous pouvez télécharger le rapport RESOBIO ainsi qu’une synthèse de 20 pages l’ADEME.

Dispositif ICIF : Itinéraires de Cultures Innovantes en Forêt

  • Durée : installation 2011-2014, suivi 2040… dans les Ardennes
  • Financeur : FUTUROL & ADEME
  • Porteur : Claudine Richter, ONF RDI
  • Partenaires : INRA, FCBA

Le bois énergie est un composant stratégique du plan de développement des énergies renouvelables. Pour anticiper la demande, les forestiers doivent réfléchir à de nouvelles pratiques pour produire durablement plus de biomasse. Parmi les solutions, des itinéraires permettant une plus forte production sont à envisager, par restauration et maintien de la fertilité et/ou cultures innovantes. Le potentiel des cultures dédiées est avéré sur sols agricoles fertiles, mais pose des questions en termes d’impact environnemental lié notamment au changement d’usage des sols (concurrence entre les usages alimentaires ou non alimentaires). La transposition sur sols forestiers plus acides nécessite des recherches spécifiques sur la gestion de la fertilité des sols, le choix des espèces candidates, l’adaptation des itinéraires, leur évaluation technico-économique, et les impacts sur les écosystèmes. Leur mise au point suppose de s’intéresser aux modalités de préparation des plantations (travail du sol, amendement) nécessaires pour optimiser leur productivité.

Une collaboration FCBA, INRA et ONF a abouti à la mise en place d’un site expérimental de 11 ha comparant les effets de diverses modalités de travail du sol et de gestion de sa fertilité sur la productivité d’itinéraires dédiés (feuillus) ou semi-dédiés (résineux). Entre autres, le dispositif teste l’utilisation de cendres issues de chaufferie bois comme amendement, dans une logique de gestion circulaire et durable de la fertilité des sols.

Pour plus d’informations : http://www.ademe.fr/projet-icif-evaluation-ditineraires-cultures-innovantes-foret-production-biomasse

Vous pouvez télécharger le rapport du projet ICIF en cliquant sur ce lien : http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/evaluation-itineraires-cultures-innovantes-foret.pdf

Dispositif MOS : Manipulation de la matière organique des sols

  • Durée : 2013… à 2040 !
  • Financeur : multi-projets (INRA, ANAEE-F, FEDER, LABEX ARBRE, ADEME)
  • Porteur : Bernd Zeller et Laurent Saint-André, INRA-BEF
  • Partenaires : INRA (BEF-IaM), ONF, UCFF

Les rémanents de coupe constituent une ressource non exploitée potentiellement utilisable à des fins énergétiques, mais aussi un compartiment essentiel pour le maintien de la fertilité et la biodiversité des sols forestiers. Des études en zones tropicales ou boréales montrent les impacts plus ou moins forts et plus ou moins rapides qu’ont de telles pratiques sur un certain nombre des fonctions les écosystèmes forestiers. Le réseau Matières Organiques des Sols (MOS) a été élaboré afin d’évaluer les effets multiples à court et long terme des manipulations de rémanents de coupe : matière organique sur les peuplements forestiers tempérés. Six sites par essence (Douglas, chêne, hêtre) se situant le long d’un gradient de vulnérabilité (climat, fertilité du sol) ont été mis en place. Chaque site présente des peuplements jeunes (première éclaircie) avec un fort besoin en nutriments. Avant la mise en place des traitements la variabilité des sols a été captée par une analyse systématique des sols par spectrométrie infrarouge (NIRS-MIRS). Cette approche innovatrice permet une mise en place non biaisé des différentes modalités sur chaque site (4 modalités x 3 répétitions = placettes de 1600 m2 par site). Les modalités sont :

  • Témoin : sylviculture habituelle, prélèvement des grumes BFT
  • Retrait des rémanents seulement (menus-bois)
  • Retrait des rémanents + raclage de la litière
  • Retrait des rémanents + remédiation par apport de cendres

L’apport des cendres de bois (chaufferie biomasse) permet d’évaluer une éventuelle compensation des besoins nutritifs des peuplements et ainsi d’apporter une meilleure vision sur les effets d’une remédiation par les cendres de bois.

Projet DEFIFORBOIS : Développement et durabilité de la filière Forêt-Bois en région Centre Val de Loire

(recherche appliquée / transfert)

  • Durée : janvier 2016 – décembre 2019
  • Financeur : Région Centre-Val de Loire et PSDR
  • Porteur : Nathalie Korboulevsky IRSTEA Nogent
  • Partenaires : INRA, FCBA, ONF, CRPF, Unisylva, Arbocentre

Objectifs :

  • Un volet dédié à la vulnérabilité des essences au CC dans la région Centre et à la recherche de nouvelles essences et itinéraires adaptés
  • 2 volets sur une déclinaison régionale de Gerboise, mais plus exhaustif et poussé et avec des aspects technique et économique, et lien avec le projet INSENSE
  • Production d’outils et transfert en région

Les forêts de la région Centre couvrent un quart de sa superficie totale. Majoritairement privées, elles recèlent une ressource bois importante mais sous-exploitée. Gérer durablement ces forêts et renforcer la compétitivité de la filière bois constituent un enjeu fort pour le développement économique des territoires à dominante forestière. Cependant, la filière est face à deux défis : augmentation de la demande en bois, avec diversification des usages ; changements climatiques menaçant sérieusement les forêts de la région à l’horizon 2050. En dépit des incertitudes, ce contexte nouveau impose des mutations de la part des gestionnaires forestiers et des entreprises ce qui soulève des interrogations sur l’investissement des entreprises, l’impact des récoltes supplémentaires sur le sol et la biodiversité ainsi que sur les modalités d’adaptation ou de transformation des peuplements pour faire face aux conditions climatiques futures.

Le projet propose, pour la région Centre, de faire un diagnostic environnemental, économique et « ressources humaines » des entreprises de mobilisation des bois et de leurs nouvelles pratiques de récolte, et de concevoir des options sylvicoles et une offre d’essences mieux adaptées aux enjeux et au climat futur.

La finalité du projet est de fournir des outils d’aide à la décision et des recommandations pour garantir la durabilité de la gestion forestière sous l’angle de la mobilisation du bois et de son renouvellement et renforcer la résilience des forêts aux changements climatiques.

Le projet DEFIFORBOIS est un projet PSDR (Pour et Sur le Développement Régional). Télécharger la fiche du projet DEFIFORBOIS.

Projet INSENSÉ : INdicateurs de SENSibilité des Écosystèmes forestiers soumis à une récolte accrue de biomasse

(recherche appliquée)

  • Durée : fév 2014-déc 2017
  • Financeur : ADEME REACCTIF 2013
  • Porteurs : Laurent Augusto (INRA ISPA) et Noémie Pousse (ONF RDI)
  • Partenaires : INRA, ONF, APT

Afin de remplir ses objectifs de réduction de ses émissions en CO2, la France doit, entre autres, augmenter ses prélèvements de bois. Augmenter les prélèvements de bois peut avoir un impact non négligeable sur l’écosystème forestier. Les gestionnaires forestiers ont besoin de savoir quelles sont les propriétés qui expliquent la sensibilité de leur sol à la récolte supplémentaire de bois, notamment de bois extrêmement riches en éléments minéraux (menu bois, bois de faible diamètre). De plus, ils ont besoin de pouvoir caractériser de façon simple l’état initial de leurs sols en termes de fertilité et de sensibilité à l’export d’éléments minéraux. L’objectif de ce projet est de mobiliser des bases de données concernant les écosystèmes forestiers en vue de définir des indicateurs simples et peu coûteux de sensibilité à une récolte accrue de bois.

Les objectifs scientifiques et techniques de ce projet se déclinent de la façon suivante :

  • identification des variables clés, déterminantes quant à la distribution et l’intensité des impacts observés suite à une récolte accrue de bois, notamment de bois de petit diamètre et de feuillage particulièrement riches en éléments minéraux ;
  • identification des systèmes experts utilisés dans d’autres pays forestiers permettant d’analyser et de classer les risques suite à une récolte accrue de bois ;
  • une fois les variables clés de la sensibilité identifiées, analyser et calibrer à l’échelle nationale (gradients de fertilité et climatique les plus vastes possible) les relations entre ces variables clés d’une part et des indicateurs accessibles aux gestionnaires forestiers d’autre part;
  • tester l’application de ces relations à l’échelle locale (massif), idéalement sur une maille de 1 à 2 points par ha, maillage souvent utilisé pour définir les règles de gestion (aménagements, plans simples de gestion).

Projet RESPIRE : REcolte des menus boiS en forêt : Potentiel, Impact et Remédiation par Epandage de cendres

  • Durée : juillet 2014-juillet 2017
  • Financeur : ADEME REACCTIF 2013
  • Porteur : Laurent Saint-André, INRA BEF
  • Partenaires : INRA, ONF, UCFF, Université de Lorraine

Contexte :

Les pouvoirs publics s’engagent à réduire la consommation des énergies fossiles et à développer les énergies renouvelables afin de diminuer les émissions de CO2. La demande en bois-énergie est donc appelée à s’accroitre dans les années à venir. Une stratégie qui consiste en une mobilisation accrue des rémanents.

Les impacts de cette pratique sur les flux de nutriments et sa remédiation par apport de cendres de bois ont été étudiés dans les pays scandinaves ou tropicaux limitant leur transposition aux forêts françaises tempérées.

Les objectifs de RESPIRE, tout en s’appuyant sur le réseau MOS sont :

  • étudier l’impact d’un prélèvement accru de biomasse sur la matière organique du sol (dynamique d’éléments nutritifs, biodiversité du sol) ;
  • tester l’hypothèse d’un effet de seuil selon l’intensité de prélèvement, l’essence ou le
  • contexte pédoclimatique et proposer des indicateurs biologique de risques ;
  • étudier les mécanismes biophysiques de remédiation par les cendres ;
  • faire une évaluation socio-économique du système (gisements cendres, bilan économique, acceptabilité sociale).

Télécharger la plaquette du projet RESPIRE.

Projet QLSpims : Nouvelle génération de modèles sols-plantes à base dendrométrique

  • Durée : Juillet 2013- décembre 2016
  • Financeur : Labex ARBRE
  • Porteur : Laurent SAINT-ANDRE
  • Partenaires : Nancy : INRA (BEF-EEF-LERFOB-IaM), UICL; National (UMR TCEM, ECO&Sols, P-Sud, ONF), Europe (Ulund, ISA, VtI, ZALF)

Contexte :

 Les mesures d’atténuation et d’adaptation en forêt pour lutter contre les changements globaux et pour fournir une ressource soutenue et durable d’énergie sont une priorité en Europe. Malheureusement, il n’existe pas d’outils permettant de comparer l’impact des différentes options d’aménagement forestier sur tous les services écosystémiques que rendent les forêts. Scientifiquement, l’enjeu est de prendre en compte les interactions entre cycles biogéochimiques pour ensuite, in fine, évaluer les compromis entre la séquestration de carbone, la production de bois et les autres services écosystémiques.

Objectifs :

  • Combler un vide sur les modèles d’interactions sol-plante dédiés aux gestionnaires forestiers, capables d’évaluer sur le long terme l’impact des changements globaux, et aider ainsi à relever les challenges économiques imposés par l’adaptation à ces changements globaux.
  • S’appuyer sur une démarche interdisciplinaire qui combine écophysiologie, écologie, foresterie, biogéochimie, microbiologie pour comprendre l’impact de la biodisponibilité en eau et en éléments minéraux sur le fonctionnement de l’écosystème avec une focale sur le système racinaire

Pour plus d’informations : http://mycor.nancy.inra.fr/ARBRE/?page_id=364

Projets BAFES/ BASHSERV : Biomass harvest and Ash recycling: Impact on Forest Ecosystem Service values Biofuel harvest and ash recycling in forests: Assessment of new management practices applying an ecosystem service approach

  • Durée : Mars 2017 – Février 2018
  • Financeur : Labex ARBRE et Région Grand-Est
  • Porteur : Jens Abildtrup (INRA-BETA)
  • Post-doc : Benjamin Ouvrard
  • Partenaires : INRA (LEF et BEF), BETA, scandinaves (SLU, IFRO) De façon à répondre aux objectifs d’augmentation d’utilisation des énergies renouvelables, la récolte de bois-énergie s’accroît. Cette dernière soulève la question de l’export des nutriments en forêt, ce qui pourrait, à long-terme avoir une influence négative sur la productivité forestière. La remédiation par les cendres est proposée comme solution pour faire face à la perte de nutriments. Cependant, aucune évaluation n’a été réalisée sur comment la remédiation par les cendres allait influencer la gestion des propriétaires forestiers, ni les changements associés pour la provision de services écosytémiques. Objectifs :
  • Développer un cadre fonctionnel permettant de coupler des modèles biophysiques, les décisions des gestionnaires et l’impact d’un prélèvement accru de biomasse et de recyclage des cendres sur la provision de services écosystèmiques.
  • Evaluation des facteurs aboutissants à l’acceptation ou non d’un prélèvement accru des rémanents et une remédiation par les cendres (Suède, France)
  • Evaluation de l’impact de la mise en place d’une filière cendre sur des choix des stratégies sylvicultures  par les propriétaires forestières privées  (Suède)
  • Evaluation de l’acceptabilité, par la population civile, des changements de pratiques (France)

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