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Ecoforum XXV – Conférence « Quels climats et quelles forêts au XXIIe siècle ? » par Valérie Masson-Delmotte

Ecofor

Lundi 24 septembre 2018 (11h00-13h00), dans les locaux de l’Inra, 147 rue de l’Université 75007 Paris

Quels climats et quelles forêts au XXIIe siècle ?

Valérie Masson-Delmotte

co-présidente du groupe de travail n°1 du GIEC sur les bases physiques du climat,
Directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement
(laboratoire rattaché au CEA, au CNRS et à l’Institut Pierre-Simon Laplace)

introduction de
Annabelle Amm, chargée de mission à Ecofor, animatrice du programme de recherche GICC
(Gestion et impacts du changement climatique, programme piloté par le Ministère de la transition écologique et solidaire avec le soutien de l’ADEME)

avec les témoignages de
Myriam Legay, Chef du Département Recherche, Développement et Innovation à l’ONF
Jean-Luc Dupouey, Directeur de recherche à l’INRA, membre du Conseil scientifique d’Ecofor

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Introduction à la conférence

Caractérisée par une croissance relativement lente, une grande durée de vie et une certaine inertie, la forêt est particulièrement sensible aux changements globaux. Le réchauffement climatique y occupe aujourd’hui une place importante, tant du fait de l’ampleur de ses impacts potentiels directs qu’en raison de son caractère aggravant pour des phénomènes existant par ailleurs. Se trouve ainsi posée la question de la résilience de la forêt et, au delà de la capacité spontanée d’adaptation que cela suppose, celle de l’ensemble la société qui doit imaginer de nouveaux modes d’organisation et de gestion des différents services qu’elle attend de la forêt.

Les impacts potentiels du changement climatique sur la forêt font l’objet de nombreuses recherches. De multiples questions subsistent cependant du fait de la complexité des phénomènes à l’interface entre atmosphère, biosphère et géosphère, ainsi que des incertitudes sur notre capacité à juguler les émissions de gaz à effet de serre. Quelles sont les voies de progrès les plus prometteuses ? Faut-il plutôt affiner les modèles de climat et de végétation au niveau local pour un scénario donné d’émissions ou mettre l’accent sur l’évaluation d’un portefeuille de solutions envisageables sous différents scénarios climatiques ? Dans quelle mesure des peuplements mieux adaptés aux conditions futures que ceux en place peuvent être favorisés compte tenu de l’inertie du renouvellement ?

Par ailleurs, quelles conséquences sont attendues de l’ensemble des services écosystémiques, y compris l’atténuation du changement climatique ? N’y a-t-il pas là une invitation à développer des approches plus intégrées entre les services engendrés et les menaces dont ils font l’objet ? Compte tenu de sa vulnérabilité au changement climatique, de la part tant de la biodiversité que  du stock de carbone qu’elle contient et de sa capacité de lutte contre l’effet de serre, la forêt ne devrait-elle pas faire l’objet d’une évaluation spécifique du GIEC ?