Mesure et prévention des effets de la canicule : améliorer la faculté de thermorégulation des sujets à risque.
Mesure et prévention des effets de la canicule : améliorer la faculté de thermorégulation des sujets à risque.
D’une part les études météorologiques prévoit un changement climatique avec de nouvelles canicules concomitantes avec une pollution atmosphérique, d’autre part l’épidémiologie des effets de la canicules nous permet d’identifier les populations à risque : personnes âgées ou ayant une maladie cardiovasculaire, un diabète, une affection neuropsychiatrique avec prise de neuroleptique…
Pour établir une stratégie préventive adaptée aux personnes à risque qui doivent bénéficier des premiers secours, il est nécessaire de mieux connaître les moyens de lutte de l’organisme contre une chaleur environnementale excessive, leurs altérations chez les personnes à risque et les moyens de palier à ce déficit.
Pour cela il a été proposé :
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une approche clinique : Chez l’humain en réponse à une élévation de la température interne se mettent en jeu les mécanismes physiologiques de la thermolyse. Il s’agit surtout d’augmenter le débit sanguin cutané et la sudation. La vasodilatation des vaisseaux sanguins cutanées est obtenue par la suppression du tonus nerveux vasoconstricteur puis par un mécanisme puissant vasodilatateur, lui aussi sous contrôle nerveux, appelé vasodilatation active. Nous proposons la mise au point d’une méthodologie d’observation des effets d’un stress thermique chez l’humain à l’aide d’un vêtement perfusé d’eau chaude et l’enregistrement de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, du débit sanguin cutanée et de la sudation. Ensuite une étude pharmacologique, testant les effets de l’aspirine, du paracétamol versus un placébo sur les paramètres précédents afin de voir si ces substances peuvent retarder les effets de la canicule et laisser plus de temps pour mettre en place une prévention adaptée.
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des études expérimentales : Elles sont un premier abord de la pathologie vis à vis de la canicule. L’étude proposée concerne le diabète car c’est en soi un facteur de risque mais de plus il s’accompagne souvent de complications cardiovasculaires, rénales et neurologiques. Des souris diabétiques et des souris saines seront exposées à une environnement très chaud. Les paramètres thermiques seront ajustés de façon à ce que la mortalité des souris diabétiques soient plus importantes que celle des souris saines prises comme témoins. Ensuite dans cet environnement sera réalisée une étude pharmacologique avec les même substances que chez l’homme (aspirine, paracétamol, placébo).
D’autres souris diabétiques ou saines seront exposées à un stress thermique prolongé. Les vaisseaux de toute petite taille qui sont responsable de la vasodilatation active seront prélevés pour que puissent être analysées leurs propriétés vasomotrices par la technique d’organes isolés. Les cascades cellulaires responsable de la vasomotricités seront analysées. -
la mise en place d’un réseau de réflexions sur le sujet avec l’organisation d’un colloque qui s’appuiera sur des sociétés savantes, en particulier la société de physiologie. Ce colloque sera précédé des réunions restreintes pour son organisation et pour en tirer les conclusions en terme de stratégie globale de prévention. En effet il nous paraît nécessaire d’associer les réflexions venant des sciences du vivant à celles des autres disciplines concernées par la gestion des effets de la canicule et qui ont déjà travaillé dans le projet précédent. Les prochaines études cliniques et expérimentales pourront ainsi tenir compte de leurs observations.
Résultats :
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Une méthodologie applicable chez l’humain pour observer les effets physiopathologiques de la canicules et tester à l’avenir d’autres hypothèses que celle proposée en 2.
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Savoir si la prise d’antipyrétique peut diminuer ou retarder les effets de la canicule chez le sujet sain. Une telle étude pourra être refaite avec des sujets à risque dans un autre projet.
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Savoir si chez le diabétique ces médicaments pourraient être utiles pour lutter contre les effets de la canicule. Ces résultats ouvrent la voie à une étude clinique comme proposé en 2.
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Avoir des informations sur les mécanismes intimes de la vasomotricité pendant la canicule ce qui pourrait ouvrir de nouvelles pistes de recherche dans la prévention du risque lié à la canicule.
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Etablir un réseau de réflexion sur les effets physiopathologiques de la canicule et confronter la réflexion des sciences de la vie à celles des autres disciplines scientifiques concernées par la canicule
Coordinateur(s) |
Jean Louis SAUMET, Université d’Angers – UER de Médecine, |
Partenaire(s) |
Université d’Angers – Laboratoire de physiologie |
Financeur(s) |
MEDD
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Budget |
36 000 € TTC
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