Impacts des changements anthropiques sur la fréquence des phénomènes extrèmes de vent, de température et de précipitations
APR 2002 – projet 8
Ce projet de recherche avait pour but d’évaluer l’impact d’un changement climatique d’origine anthropique sur la fréquence des phénomènes de vent, de température et de précipitations sur la France. L’hypothèse de départ est une évolution possible de la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre et en aérosols. Cette évolution est proposée par le GIEC 2000 sous le nom de scénario B2. Une première simulation utilisant un modèle couplé océan-atmosphère à basse résolution (300 km) permet de fournir un scénario d’évolution pour la température de surface de la mer et de l’étendue de banquise. Une deuxième simulation à plus haute résolution sur l’Europe (50 km) avec un modèle d’atmosphère donne une évolution jour par jour sur 140 ans (1960-2099) d’un climat qui se compare assez bien au climat présent sur la période 1960-1999, car on utilise les températures de surface de la mer observées pour cette période. Le scénario B2 proprement dit (concentration des espèces radiativement actives et températures de la mer en résultant) est appliqué à partir de 2000.
Dans ce projet, les auteurs ont mis l’accent sur deux phénomènes pour lesquels l’évolution possible du climat de la France au cours du XXIème siècle soulève un souci légitime: la fréquence des tempêtes et les phénomènes de pluies abondantes ou de sécheresses. En outre l’impact sur la fréquence des cyclones tropicaux, qui menacent certaines régions de France d’outremer, sur les coulées de débris en montagne et sur les températures extrêmes en métropole est étudiée. Malgré sa résolution élevée, le modèle numérique de climat ne fournit pas toujours les variables pertinentes pour l’étude des dommages possibles. Il faut avoir recours à une couche intermédiaire entre la circulation générale atmosphérique et le temps sensible.
les cooridnatuers du projets ont proposé trois approches pour évaluer l’impact du changement climatique :
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L’approche directe consiste à utiliser directement les variables du modèle. Cette approche sera appliquée pour les pluies, sécheresses et températures extrêmes ainsi que pour les cyclones tropicaux.
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L’approche statistique consiste à établir sur les observations une relation empirique entre les variables observées de grande échelle et le risque météorologique associé. Cette approche sera appliquée pour les risques concernant les bâtiments (accumulation de neige et vent), les lignes électriques aériennes (vent), et les coulées de débris en montagne (température et précipitations).
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L’approche dynamique consiste à prendre une situation météorologique dans son ensemble sur l’Atlantique Nord et l’Europe un jour donné, et à identifier les phénomènes extrêmes qui lui sont associés. Cette dernière approche est particulièrement adaptée à l’identification des tempêtes et de leurs trajectoires afin d’en établir une cartographie pour le climat actuel observé, le climat actuel simulé, et le climat perturbé simulé.
Pour étudier des phénomènes extrêmes et donc rares, il ne faut pas être limité par l’échantillonnage. les auteurs ont produit deux simulations supplémentaires pour 1960-1999 et deux pour 2070-2099. Ces simulations ne diffèrent du scénario de base que par les conditions initiales de l’atmosphère: elles correspondent au même climat. Pour étudier les cyclones tropicaux ils ont aussi produit deux simulations de 10 ans (climat actuel et perturbé) avec une version à haute résolution uniforme.
La mise en place d’un projet impliquant à la fois de nombreuses données et des participants dispersés géographiquement impose la mise en place d’une base de données organisée à Médias-France. Sur cette base, d’autres scénarios effectués dans le cadre du projet européen PRUDENCE, et les scénarios régionaux sont disponibles à l’IPSL, afin d’éviter la tentation de prendre un scénario particulier pour la prévision de ce qui va se passer au cours du siècle, et de pouvoir donner une marge d’incertitude autour de nos résultats.
Site Web
Coordinateur(s) |
Michel Déqué, METEO-France – GMGEC |
Partenaire(s) |
CERFACS |
Financeur(s) |
MEDD
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Budget |
298 372.7 € TTC
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