TERADCLIM Adaptation au changement climatique à l’échelle des terroirs viticoles
Les nombreuses interrogations posées par le changement climatique engendrent une multitude de questions sur le fonctionnement des géosystèmes aux échelles locales. Un changement global du climat aura obligatoirement des répercussions sur le climat local et sur les terroirs viticoles. Dans ce contexte, les impacts attendus d’un éventuel changement climatique posent un certain nombre de questions, ne serait-ce que pour améliorer l’adaptation.
Dans un contexte d’intensification des concurrences entre les pays producteurs de vins, les viticulteurs des pays traditionnels se défendent en mettant en valeur la spécificité des terroirs, définis en partie par les climats locaux. La notion de terroir est, pour le viticulteur, un outil de commercialisation car il permet d’apporter une spécificité et une identité au vin. Les professionnels viticoles sont alors demandeurs d’outils et de techniques scientifiques pour évaluer les potentialités agroclimatiques actuelles et futures, notamment à travers une meilleure connaissance des variations locales du climat afin d’adapter suffisamment tôt leurs pratiques culturales. L’évaluation du changement climatique adapté à l’échelle du terroir (échelles fines) est donc primordiale dans l’optique de la mise en place d’une politique raisonnée d’adaptation aux modifications du climat.
Les approches de ces phénomènes à partir des modèles de circulation générale (MCG) ne sont pas adaptées aux échelles fines et, de ce fait, apportent des résultats trop approximatifs. Même si de réels progrès ont été réalisés ces dernières années au niveau de la modélisation climatique régionale, aucun modèle utilisé dans un cadre opérationnel ne permet de faire une simulation du climat aux échelles locales (quelques dizaines de mètres). C’est donc à une échelle spatiale plus fine, en tenant compte des caractéristiques de surface et des capacités matérielles des viticulteurs, qu’il sera possible d’évaluer les conséquences imputables au changement climatique.
Dans ce contexte, le projet GICC-TERADCLIM a pour objectif de mettre en place une méthodologie de modélisation spatiale du climat adaptée aux échelles fines afin d’apporter des réponses aux conséquences futures du changement climatique en procédant à une simulation adaptée. Pour répondre à cet objectif, ce projet s’articule en 4 parties :
- Acquisition des données météorologiques et agronomiques à l’échelle des vignobles expérimentaux;
- Modélisation climatique à l’échelle des terroirs viticoles et intégration des scénarios IPCC avec notamment la mise en relation entre la modélisation atmosphérique (ex : RAMS, WRF, ..) et la modélisation statistique ;
- Scénarios d’adaptation des vins de terroir au changement climatique à une échelle de temps de 15-30 ans avec l’utilisation d’une plateforme Multi-agents (SMA) ;
- Transfert de l’information auprès de la profession viticole et sensibilisation au changement climatique (ex : proposition d’adaptation à l’échelle de l’exploitation viticole ; ateliers participatifs chercheurs/acteurs, …).
La modélisation climatique sera réalisée pour l’ensemble des vignobles expérimentaux étudiés depuis 2008 dans le cadre de l’ANR-TERVICLIM (Val de Loire, Champagne, Provence, Bourgogne, Bordeaux en France, Roumanie, Espagne, Italie, Maroc, Argentine, Chili, Bolivie, Uruguay, Afrique du Sud, Nouvelle Zélande). Nous avons délibérément sélectionné/choisi des vignobles situés dans des zones macro-climatiques différentes afin d’appréhender les variations climatiques à des échelles différentes (macro-, méso-) et de tester plusieurs modèles IPCC.
Les scénarios d’adaptation au changement climatique (par SMA) seront effectués en collaboration avec les professionnels viticoles par l’intermédiaire de syndicats, d’association de viticulteurs et des exploitations viticoles dans 3 vignobles : Les vignobles français des Coteaux du Layon et de la Montagne Ste Victoire et les vignobles de Mendoza notamment la Bodéga Alta-Vista. C
Pour réaliser ce projet, à l’interface de plusieurs disciplines et plusieurs techniques (Science de la vigne, climatologie, statistique, modèles numériques) en passant par les acteurs, nous sommes, de fait, amenés à faire appel aux savoir et aux savoir-faire d’autres disciplines et des professionnels viticoles.
Coordinateur(s) |
Hervé QUENOL – CNRS |
Partenaire(s) |
Partenaires scientifiques
Acteurs/collectivités
Diffusion internationale et vulgarisation d’information scientifique : Chaire UNESCO « culture et tradition du vin ». Institut Jules Guyot – IUVV, Campus Universitaire |
Financeur(s) |
MEEDDM
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Budget |
298 000 €
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