Mutualisme et impacts des changements globaux : Réponse d’une composante importante et négligée de la Biodiversité
Mutualisme et impacts des changements globaux : Réponse d’une composante importante et négligée de la Biodiversité
Parmi les impacts écologiques potentiels des changements globaux, leurs conséquences pour le fonctionnement des interactions interspécifiques demeurent l’une des plus grands inconnues. Le manque de données est particulièrement frappant pour les mutualismes, les plantes ligneuses, et les écosystèmes tropicaux. Parce que chaque espèce répond aux changements de façon individuelle, les changements globaux peuvent conduire au découplage des différents acteurs dans une interaction, voire à la rupture de l’interaction. Dans le cas d’interactions diffuses (non-spécifiques), la redondance écologique dans les rôles des différentes espèces confère de la stabilité. Par contre, dans les mutualismes spécifiques et obligatoires, l’absence de redondance écologique implique un plus grand risque de rupture de l’interaction et en conséquence la diminution de la biodiversité.
Les auteurs ont étudié l’impact des changements globaux sur trois mutualismes plante-insectes spécifiques et obligatoires présentant des contrastes dans leur biologie et histoire naturelle. Tous leurs modèles biologiques impliquent des plantes ligneuses, et la majorité appartient aux écosystèmes tropicaux. Notre projet combine des approches corrélatives et expérimentales, et est basé sur la comparaison de trois systèmes contrastés, impliquant une diversité des mécanismes d’impacts des changements.
Ils ont étudié les réponses des systèmes aux changements climatiques passés et aux changements actuels, plus profonds et diversifiés. En utilisant des marqueurs moléculaires hypervariables, nous étudierons la phylogéographie pour déceler l’histoire de chaque système face aux changements passés et le rôle de cette histoire en structurant les populations de chaque espèce impliquée et en conditionnant l’écologie contemporaine de chaque système. Ces marqueurs permettront également d’analyser la réponse de ces associations aux changements globaux.
L’approche expérimentale, focalisée sur la réponse des partenaires plantes à l’augmentation du C02, tentera de répondre à une question simple : quels effets l’augmentation du C02 aura-t-elle pour la production et la qualité des ressources offertes comme récompenses aux partenaires insectes, et ces effets permettront-ils la survie de ces mutualismes ? leurs résultats, basés sur une approche comparative, ont permis d’apporter les premiers éléments sur la réponse d’une composante importante de la biodiversité en milieu tropical, les mutualismes spécifiques et obligatoires, aux changements globaux.
Coordinateur(s) |
Martine Hossaert-McKey, CNRS – CEFE |
Partenaire(s) |
CNRS – CEFE |
Financeur(s) |
MEDD
|
Budget |
50 000 € TTC
|