SAOPOLO Stratégies d’adaptation des ouvrages de protection marine ou des modes d’occupation du littoral vis-à-vis de la montée du niveau des mers et des océans
L’une des premières conséquences du changement climatique est la remontée du niveau moyen des mers. L’augmentation du niveau moyen des mers influera sur le déferlement bathymétrique en zone côtière conduisant à des conditions de houles plus fortes à la côte. Ces conditions plus sévères se traduiront par une réduction de la stabilité des enrochements des digues à talus et par des franchissements plus conséquents. Les ouvrages situés en faibles profondeurs en zone de déferlement seront les plus sensibles. Par exemple, en très faibles profondeurs (ouvrages de haut de plage), si une hausse d’un mètre du niveau d’eau moyen doit se produire, ces ouvrages devront être rehaussés en première approche de deux à trois mètres pour conserver la même performance en termes de franchissement. En outre, ces ouvrages subiront une augmentation des dommages non négligeables.
Par exemple, pour conserver les mêmes conditions de stabilité, les blocs des ouvrages situés en très faibles profondeurs peuvent voir leur masse plus que doubler.
L’approche statistique modère les premières conclusions car elle considère l’ensemble des évènements y compris les évènements en situation de shoaling. Cela a pour effet de réduire de près de 20 % le rehaussement de la crête de l’ouvrage.
Trois axes se dégagent pour adapter les structures : limiter le franchissement (par exemple en modifiant le mur de couronnement), améliorer la stabilité de la carapace (en ajoutant une couche d’enrochements supplémentaire ou en adoucissant la pente) et réduire les sollicitations extérieures i.e. la houle (en implantant un ouvrage détaché ou en assurant un rechargement de sable).
Il s’avère que l’ajout d’un béquet est une solution très efficace pour les ouvrages imperméables. Cette solution doit souvent être complétée par une couche supplémentaire d’enrochements pour les ouvrages perméables. Le bassin de déversement est aussi une solution prometteuse. Plus généralement les options de renforcement testées ont été plus efficaces que les estimations données par les formules considérant le rehaussement de la digue à géométrie constante.
L’approche coût bénéfice appliquée à la ville du Havre a montré que la solution du renforcement ne deviendra économiquement justifiée sur les quartiers Malraux et Sainte-Adresse que si la montée du niveau moyen de la mer atteint 1,5 m. Le repli stratégique quant à lui ne peut être envisagé que pour des niveaux plus importants ou bien sur des zones très ponctuelles. Sur le quartier Saint-François qui est plus soumis encore au risque de débordement, le repli ne semble pas non plus justifié pour une remontée du niveau moyen de la mer de 1 m. L’étude a cependant montré les limites de cette approche coût bénéfice car les dommages liés aux évènements rares ne sont pas suffisamment pris en compte.
Coordinateur(s) |
Philippe SERGENT (CEMTEF) |
Partenaire(s) |
EDF-LNHE Université du Havre Université Technologique de Compiègne |
Financeur(s) |
MEEDDM
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Budget |
221 851€ TTC
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