La difficulté de traduire la problématique du développement, telle qu’elle s’exprime aujourd’hui en dehors du champ de la lutte contre le changement climatique, conduit aujourd’hui à une absence totale de suite, en termes d’élaboration conceptuelle et méthodologique, de la distinction entre le Mécanisme de Développement Propre et les Activités Mises en oeuvre conjointement.

Par ailleurs un examen des logiques des potentiels investisseurs dans le cadre du MDP, révèle que l’objectif n’est plus nécessairement de maximiser la rente environnementale, mais la somme de celle-ci et de la rente commerciale d’un projet d’investissement classique. Il s’ensuit que le MDP ne conduira pas nécessairement à exploiter des gisements de réductions de moindre coût.
Une telle carence de prise en compte à la fois des exigences des PEDs et des logiques de décisions des acteurs privés font planer le double risque d’un réveil de la réticence de ces pays et d’une anticipation erronée de l’effet incitatif créé auprès des agents économiques privés des pays de l’Annexe 1.

A la suite des résultats sur l’effet levier du MDP sur l’économie du pays hôte, que nous avons produits et publiés dans des revues le cadre de GICC1, ce projet de recherche propose de progresser dans l’élaboration d’une formalisation micro-économique, cette fois-ci au niveau de la décision d’investissement dans des projets, qui intègre simultanément la rente environnementale, la rente sociale – ou rente « développementale » – et la rente commerciale, dans la modélisation des processus de décision des investisseurs potentiels et des pays hôtes. Cet effort théorique sera mis à l’épreuve de données sectorielles (simulation MARKAL) et de projets réels issus des portefeuilles existants (GEF, FFEM, PCF, AIJ). Ayant mis en évidence l’effet levier sectoriel et le rôle des politiques nationales de développement, nous envisagerons logiquement d’examiner le rôle de l’Aide Publique au Développement, dont l’articulation avec le MDP fait aujourd’hui débat.